Restauration du temple de Château-Thierry

A presque 100 ans le temple de Château-Thierry retrouve son éclat !
Château-Thierry Calvin Le bon berger  

La Reformed Church of America fit construire à l’issue de la 1ère guerre mondiale le temple-mémorial américain de Château-Thierry, dédié à la mémoire des soldats de son église morts sur le sol français en 1917-18, et l’offrit, le jour de son inauguration en juillet 1924 à l’Union réformée de France qui le confia à la paroisse de Château-Thierry-Monneaux. En vue de la célébration du centenaire de la fin des hostilités, l’American Centenary Commission -en charge des célébrations du centenaire de la fin de la 1ère guerre mondiale s’intéressa à cet édifice classé Monument historique en raison de sa valeur historique et artistique.

En 2014, le temple, remarquablement placé sur la place de l’hôtel de Ville de Château-Thierry dressait toujours sa fière silhouette dominée d’une tour clocher, mais avait subi les outrages du temps et de la seconde guerre mondiale. Fuites, désordres divers, vitraux nécessitaient une restauration urgente du clôt et du couvert… Le devis se montait à 700 000 € HT Les Americains semblaient s’engager… Epaulé par la commission immobilière de la région parisienne de l’EPUdF, le projet est géré par l’association culturelle « les Amis des temples de Château-Thierry et Monneaux » créée par Bernard Guttinger en 2015 afin de collecter des fonds et assurer la maîtrise d’ouvrage sous le contrôle d’un architecte du Patrimoine et de la DRAC (Direction Régionale des Affaires Culturelles). Une première levée de fonds par la Fondation du Patrimoine, honorée par divers donateurs amis et deux fondations franco-américaines, permit la restauration complète des vitraux exécutée par un remarquable maître-verrier local, 1er ouvrier de France, Didier Quentin. Parallèlement plusieurs tranches de travaux, financés par des dons privés et des subventions publiques, s’attaquèrent à la réfection des toitures, des chéneaux fuyards engendrant sournoisement de gros dégâts dont la redoutable mérule dévoreuse de charpentes. Une subvention de la région des Hauts-de-France a complété le financement du ravalement et la réfection du clocher.

A l’issue de 5 ans de travaux, la veille de Noël dernier, les échafaudages démontés ont dévoilé, le clocher coiffé d’un paratonnerre étincelant, la façade sommée de sa croix d’une blancheur originelle, les sculptures du porche et du tympan orné d’un ange de paix étendant les ailes sur les têtes d’un poilu et un doughboy !

Des financements ultérieurs seraient les bienvenus pour la restauration de certaines boiseries et d’aménagements intérieurs.

  Château-Thierry le temple restauré
     
    Temple Château-Thierry clocher et croix
 

Le temple-mémorial de Château-Thierry, siège d’une des plus petites paroisses de l’Eglise protestante unie de la région parisienne, à la suite de cette restauration, accueille chaleureusement les visiteurs curieux de découvrir dans le sud de l’Aisne (théâtre de la bataille de la Marne de 1918) le message spirituel et historique né de l’imagination d’un pasteur américain passionné d’histoire du protestantisme. Réalisé par l’artiste franco-suisse David Burnand cet ensemble unique de vitraux d’une grande qualité artistique a retrouvé son éclat primitif et permet d’évoquer auprès des visiteurs l’histoire du protestantisme et ses principes, la Bible à travers les Paraboles, et l’amitié franco-américaine de Coligny au général Pershing en passant par La Fayette. Une grande salle se prête aux réunions, et cette découverte peut aussi s’associer à celle du temple de Monneaux, ancienne paroisse réformée des Castelthéodoriciens, également Monument historique, deuxième temple construit en France après la Révolution, en 1792, où des cultes sont célébrés en été.

Christiane Guttinger

 
 

Contact